Histoire du lycée en vidéo : une réalisation des élèves de l'option cinéma du lycée
Raspail, un lycée présent au cinéma
Le lycée apparait au cinéma. L'image ci-dessous tirée de la fin du film comporte quelques indices. Passez la souris sur l'image pour les découvrir et trouver le titre du film.
Histoire du lycée Raspail
Des origines du lycée "Raspail"
C'est au 19 mai 1922, date du projet de réaliser une École Nationale Professionnelle par le maire sénateur de la ville de Saint-Ouen, M. Alexandre Bachelet, que l'on peut faire remonter l'histoire du lycée Raspail de Paris. La première rentrée eu lieu en octobre 1928 dans un établissement dont la construction ne fut véritablement terminée qu'en 1939, cinq années seulement avant sa quasi destruction, le 2 août 1944, par un violent bombardement. En effet, vingt bombes de cinq cents kg tombèrent sur les bâtiments et dans la cour démolissant plusieurs parties importantes de l'édifice. En dépit d'une l'alerte qui ne se fit entendre que quelques minutes après le début des bombardements, et grâce à la période des congés scolaires d'été, aucun accident de personne ne fut à déplorer, faisait savoir M. A. Horiot, directeur de l'E. N. P., au secrétaire d'État à l'Éducation Nationale.
L'École Nationale Professionnelle de Saint-Ouen
"Une école nouvelle, c'est une large porte ouverte sur l'avenir, c'est une source intarissable où viennent s'abreuver les jeunes intelligences avides de connaître: c'est une aube bienfaisante qui chasse les ténèbres de l'ignorance, c'est un foyer d'où rayonne la paix, la science et la liberté", avait dit Alexandre Bachelet, dans son discours inaugural du 24 février 1929, comme pour conjurer le mal qu'il pressentait venir. L'École qui accueillait environ neuf cents élèves et formait aux métiers de l'industrie, du commerce et préparait à l'école des "Arts & Métiers", n'était plus en mesure d'assurer la prochaine rentrée, tant les dégâts étaient importants.
L'École "Alexandre Bachelet"
C'est ainsi qu'au cours du Conseil des professeurs du 18 septembre 1944, M. Bertrand, rétabli dans ses fonctions de directeur de l'école par le Comité de Libération de l'École Nationale Professionnelle de St Ouen, annonça que la rentrée d'octobre aurait lieu au 233, boulevard Raspail, dans les locaux qu'occupait précédemment un centre de formation professionnelle. Dans ses nouveaux murs, l'École s'appela encore quelques années "École Nationale Professionnelle de Saint-Ouen" malgré les inévitables problèmes d'acheminement du courrier. Aussi, profitant de cette incongruité administrative et surtout en hommage à celui qui fut le promoteur de l'École, le conseil d'administration décida en 1948 d'appeler l'École "Alexandre Bachelet".
De l'École au Lycée
Mais en 1960, en application de la réforme de l'enseignement qui voulut, d'une part que toutes les E. N. P. fussent transformées en lycées Techniques d'État, et d'autre part, du fait que l'École de Saint-Ouen originelle avait été reconstruite et allait par conséquent ouvrir à nouveau ses portes, l'École appelée dorénavant "Lycée", devait prendre un autre nom. Aussi, sur proposition de l'intendant, la dénomination de "Lycée Technique d'État Raspail" fut adoptée à l'unanimité moins une voix! Il se trouve que François Vincent Raspail qui était un homme politique connu du siècle précédent (1794-1878) était aussi un scientifique reconnu; son nom s'associait donc assez bien avec l'image d'un établissement technique.
D'Alexandre Bachelet à Vincent Raspail
Sous sa nouvelle appellation, le lycée allait poursuivre sa vie dans des locaux très particuliers pour un établissement scolaire puisqu'il ne s'agissait rien de moins que du "Néo-Parnasse", une sorte de Centre Pompidou des années trente, mais qui avait rapidement fait faillite après la guerre. Pour l'Éducation Nationale le choix du Néo-Parnasse ne fut pas une "première" puisque l'Institut Supérieur des Matériaux et de la Construction Mécanique (ISMCM) et un centre d'enseignement professionnel, durent déjà, en guise de salles de classes, s'accommoder du hall d'exposition imaginé par Elie Vidal pour les arts modernes. Le bâtiment inachevé fut complété de façades d'un style très différent afin de donner au lycée quelques fonctionnalités spécifiques et des allures d'établissement scolaire. C'est ainsi que l'on pouvait encore lire en lettres dorées au-dessus de la porte d'entrée principale " Lycée technique d'État", avant que la récente démolition de l'établissement ne le reléguât au monde des images et de la mémoire.
De Vincent Raspail à Maurice d'Ocagne !
Mais l'Éducation Nationale n'abandonna pas pour autant le terrain: un lycée de l'hôtellerie est apparu en lieu et place. Quant à l'ISMCM, elle trouva refuge avec le CESTI dans les bâtiments restaurés… de l'École de Saint-Ouen. Bon an mal an, le lycée Raspail fonctionna plus de cinquante ans dans des locaux inadaptés pour l'enseignement, mais qui de l'avis de tous les professeurs et élèves qui y vécurent avaient d'indéniables qualités de convivialité qu'ils cherchèrent d'ailleurs à communiquer, mais en vain, à l'architecte, M. Roger Taillibert, retenu pour la construction du nouvel établissement. Malgré la résistance du personnel uni par l'association "Raspail 233", le Conseil régional décida en 1987 contre vents et marées, de reconstruire le Lycée Raspail rue Maurice d'Ocagne dans le 14ème arrondissement à la place d'un… collège qu'il fallut d'abord démolir.
Ainsi, du Nord au Sud, le lycée Raspail traversa Paris…
Documentations réunies par: Marcel Desroches - INRP - Archives municipales de St-Ouen - Texte: G.Cahen